UN FLEAU DE LA VIE URBAINE : L'INCENDIE
Même en temps de paix, divers fléaux menacent les villes : famine, épidémies, peste, inondations, incendie. De nombreux règlements urbains, du XIIe au XVe siècle, ont tenté de prévenir le danger du feu par diverses mesures : interdiction de couvrir les maisons de chaume, surveillance des cheminées, entretien d'un matériel de crocs, d'échelles et de seaux de cuir ou d'osier enduits de poix. En 1405, à Berne, « un jeudi qui était le 14e jour de mai, le feu prit au milieu de la Brunngasse et il fut attisé par le vent; il devint si violent que personne ne put le maîtriser ». Une illustration de la Chronique de Berne de Diebold Schilling (1472), qui rapporte ce sinistre, représente l'exode des femmes, des enfants et des clercs, emportant leur mobilier (berceau, coffres, literie, coussins, ballots de linge, ustensiles de cuisine). Pour lutter contre le feu, les hommes ne disposent guère que d'échelles et de seaux de bois emplis aux fossés de la ville, moyens bien précaires pour préserver des maisons construites en grande partie en bois et resserrées le long des rues étroites. Berne fut presque totalement détruite; il avait fallu, au dire du chroniqueur, un quart d'heure pour que le feu gagnât toute la ville. Elle avait été fondée en 1191 par le duc de Zühringen et était devenue ville impériale en 1218, Elle acquit son autonomie au cours des XIIIe et XIVe siècles, entrant en 1353 dans la confédération formée par les cantons de Schwyz, Uri et Unterwald, L'organe essentiel de son administration était un Conseil recruté parmi le patriciat urbain.
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